Histoire du Mexique 5/5

Mar 04, 2012 2 commentaires par

Le Mexique moderne (depuis 1940)

Pour la première fois, le Mexique, engagé dans la 2nde guerre mondiale, connaît un essor grâce à la politique des présidents Camacho et Alemán. Ce dernier encourage l’industrie et le secteur privé, moteurs du ” miracle économique ” des années 1950 et 1960, bien que la répartition et l’exploitation des terres posent encore de graves problèmes. Egalement le chômage n’enraye pas la création d’emplois destinés à compenser le rapide accroissement démographique et les années 1950 sont marquées par une grande inflation.


Carte postale éditée pour les Jeux Olympiques de 1968 dont le tournoi de football se déroula au stade Azteca. Inauguré le 29 mai 1966, le stade n’était pas encore couvert. Il le sera pour 1970.

Progressivement, la corruption paralyse l’Etat et l’inégalité de la répartition des bénéfices de la croissance ne décroît pas. En 1968, le Mexique organise les Jeux Olympiques d’été : Gustavo Diáz Ordaz est alors président. Le 2 octobre 1968, environ 250 étudiants (officiellement 43 !) sont tués et plus de 200 autres arrêtés par les forces de la police, lors de la manifestation organisée sur la place des Trois Civilisations à Mexico pour protester contre les dépenses que nécessite l’organisation des Jeux.

Le gouvernement des années 1970 cherche à restaurer leur prestige tout en réorientant l’économie. Alvarez Echeverría, nouveau président, poursuit la politique de répartition des terres et de décentralisation de l’industrie. Mais l’inflation continuelle et la perte de compétitivité des produits mexicains sur les marchés internationaux placent le pays dans une situation économique difficile.

Le 31 août 1976 s’amorce une fuite de capitaux. Ceci entraîne une dévaluation du peso de presque 50% par rapport au dollar US. L’intérieur du pays est marqué par une vague de terrorisme.

Le 1er décembre 1976, José López Portillo est élu président. Il mène une politique économique de lutte contre l’inflation. D’importantes réserves de pétrole sont découvertes, permettant au Mexique d’occuper en 1980 le 4ème rang mondial des pays producteurs. Les revenus pétroliers permettent de réduire la dépendance vis à vis des Etats-Unis et de faire du Mexique l’un des pays du tiers monde le plus actif. Mais parallèlement à l’importance des revenus pétroliers,l’endettement auprès des banques étrangères s’accentue, se traduisant par un accroissement spectaculaire des taux d’inflation. Le pays se met alors dans une situation dangereuse, entre investissements non rentables, mauvaise gestion et corruption. Le peso est surévalué et le manque de confiance du gouvernement provoque une fuite massive des capitaux.

La crise s’installe en 1982 :

  • 82 milliards de dollars de dettes extérieures
  • pas de réserve de devises
  • 1 dollar surévalué à 150 pesos
  • un déficit budgétaire équivalent à 18% du produit national brut
  • un taux d’inflation de 100%

L’année 1985 est marquée par un grand tremblement de terre qui touche Mexico et fait plus de 5000 morts.

En 1987, la situation évolue quelque peu grâce à l’aide internationale et à la signature d’un nouvel accord de conversion de la dette. Ceci n’est que passager car la crise boursière de 1987 fait à nouveau fuir les capitaux.
Le mécontentement général suscité par le PRI, parti au pouvoir, conduit en 1983 et 1984 dans quelques grandes villes à la victoire électorale du PAN, parti conservateur d’opposition. Ces villes seront regagnées par le PRI dès 1985 et 1986, mais le gouvernement sera accusé de fraude électorale. A nouveau, des troubles éclatent. De grandes manifestations sont organisées à Mexico. Pour la 1ère fois depuis 1929, l’opposition possède des sièges au sénat, mais le PRI conserve sa suprématie : Carlos Salinas de Gortari remporte les élections présidentielle de 1988. L’Instituto Federal Electoral, organisation chargée d’organiser les élections et d’en assurer le bon déroulement sera crée aux débuts des années 90.

Le 1er janvier 1989, le gouvernement et les partenaires sociaux concluent le ” pacte de croissance et de stabilité ” (PECE), s’obligeant à une maîtrise globale des dépenses. Ceci entraîne une baisse très significative de l’inflation. De plus, différents accords économiques sont signés avec les Etats-Unis et le Canada. Parallèlement, on note une libéralisation politique et une hausse de la lutte contre la corruption.
Mais dans le Chiapas, la situation accuse le régime qui doit prouver l’efficacité de sa nouvelle politique libérale pour éradiquer la pauvreté et l’inégalité du Mexique.
En 1994, l’Armée nationale de libération zapatiste (EZLN) occupe 4 localités au Chiapas. Les révolutionnaires indiens exigent des réformes économiques, sociales et politiques. Lors d’affrontements, des centaines de personnes trouvent la mort et des milliers prennent la fuite.


Indiennes du Chiapas

L’année 1994 est marquée par d’autres évènements :

  • L’ALENA (Accord de Libre-Echange Nord-Américain) entre en vigueur le 1er janvier
  • Une grave crise économique frappe le pays en raison de la forte récession qui suivit la dévaluation du peso et Ernesto Zedillo, ministre du budget, succède à Carlos Salina à la présidence. Ce dernier partant avec plusieurs millions de pesos dans ses poches en direction de l’Irlande. Zedillo dévalue le peso mexicain d’environ 200 %, plongeant le Mexique dans une crise économique profonde intitulée “l’erreur de décembre“, un événement clé dans l’histoire récente mexicaine. Les responsables des entreprises dont les dettes étaient libellées en dollars furent désespérés, déclarèrent faillite et même se suicidèrent. Le gouffre entre pauvres et riches se creusent de plus belle.
  • Enfin, le sous-commandant Marcos, du Chiapas, marque son opposition au gouvernement central.

Vicente Fox

Des élections présidentielles et législatives ont lieu le 2 juillet 2000. Vicente Fox Quesada, membre du PAN (Partido Acción Nacional), remporte les élections présidentielles et devint le premier président n’appartenant pas au PRI (Partido de la Revolucion Institucional) qui avait le pouvoir depuis plus de 70 ans. En effet, Vicente Fox recueille 43% des voix, alors que Francisco Labastida obtient 37% des suffrages (Partido Revolucionario Institucional) et Cuauhtémoc Cárdenas 17% (Partido de la Revolución Democrática)
Le PRI obtient 209 sièges à la Chambre des députés et 60 au Sénat, le PAN 208 et 46, le PRD 51 et 15.

 

Le 25 Férier 2001, Marcos entame une marche pacifique de San Cristobal de las Casas, qui mobilisera des milliers de personnes, et traversera les 11 Etats avant d’arriver à Mexico, le 11 mars. ” Plus jamais le Mexique sans nous “. Les zapatistes retournent donc dans leurs communautés, les mains pleines d’espoir, le mouvement zapatiste entre dans une nouvelle phase.

Le 12 juillet 2002, de violents heurts opposent les paysans de Atenco, dans la banlieue de Mexico, et les forces de l’ordre. 33 personnes seraient blessées à la suite d’une protestation contre les expropriations et la création d’un nouveau aéroport non loin de la capitale.

En 2003, la crise iraquienne met le gouvernement dans une situation quelque peu délicate : 80% des exportations vont aux États-Unis, une part importante de la population est contre la guerre, le Mexique occupe l’un des 15 sièges au Conseil de sécurité de l’ONU, absence de régularisations des illégaux aux États-Unis. D’ailleurs, le Mexique occupe la présidence au Conseil de sécurité en avril 2003. En ce qui concerne l’immigration, les États-Unis se sont désintéressés depuis les attentats du 11 septembre 2001, de la régularisation des quelques 4 millions d’illégaux aux États-Unis, ce qui déçoit le gouvernement.

 

De plus, après 2 ans de silence, l’Armée Zapatiste de libération nationale (EZLN) proteste pêle-mêle contre l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA – Canada, Etats-Unis et Mexique) et le Plan Puebla-Panama de développement de la région d’Amérique centrale, tout en réclamant le respect de la loi sur les indigènes et l’amélioration de leur conditions de vie. Les Indiens du Chiapas, comme les paysans dans tout le pays, craignent que l’ouverture du marché agricole qui vient de rentrée vigueur ne rende leur situation encore plus difficile en ouvrant les portes aux produits américains.
La situation économique reste préoccupante : pauvreté surtout chez les indigènes et dans les États du Sud, chômage, faiblesse du système santé publique.

Le 6 juillet 2003, lors des élections législatives, le PAN perd des places.

Le 27 juillet 2003, le Mexique remporte la Gold Cup, tournoi de football organisé par la CONCACAF (Amérique du Nord, Amérique centrale et Caraïbes), en battant le Brésil 1 à 0 au but en or en prolongation. C’est la 4ème victoire du Mexique dans la compétition après 1993, 1996 et 1998.

Du 10 au 14 septembre 2003 se tient à Cancun le sommet de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce). C’est un échec,l’absence d’accord s’apparente à une lourde défaite alors que le plus grand enjeu était l’agriculture (70 % de la population des pays en voie de développement tirent leur subsistance de l’agriculture). Beaucoup remettent la faute de l’échec aux nations occidentales qui auraient voulu faire passer leurs propres intérêts en priorité. Le blocage de la cinquième conférence ministérielle de l’OMC est le signe d’une entrée en force des pays en développement sur la scène internationale.

Le 27 octobre 2003 s’est tenu à Morelia, capitale de l’Etat mexicain du Michoacán, le cinquième Sommet du G20 dont fait partie le Mexique. C’est une réunion composée des ministres des Finances et des gouverneurs des banques centrales des divers pays émergeants et de l’Union européenne. Dans leur déclaration finale, les responsables des politiques économiques des pays membres du G20 ont souligné qu’en dépit des risques persistants “une reprise économique mondiale est en cours”. Ils ont exprimé leur confiance sur le fait que l’économie mondiale pourrait redémarrer grâce notamment à la reprise de la croissance aux Etats-Unis.

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